La greffe de cheveux est aujourd’hui l’une des solutions les plus efficaces pour corriger une alopécie définitive. Mais elle n’est pas adaptée à tous les patients. Dans certains cas, le chirurgien peut juger la greffe capillaire impossible — ou du moins non recommandée — pour des raisons médicales, techniques ou esthétiques. Comprendre ces situations permet d’éviter les fausses attentes et de s’orienter vers des traitements plus adaptés.
Quand la greffe de cheveux est-elle impossible ?
Plusieurs facteurs peuvent rendre une greffe capillaire inenvisageable ou risquée.
1. Une zone donneuse trop pauvre
La greffe repose sur un principe simple : prélever des follicules sains à l’arrière ou sur les côtés du crâne (zone donneuse) pour les réimplanter dans les zones dégarnies.
👉 Si cette zone est trop clairsemée ou si les cheveux restants sont trop fins, il n’y a pas assez de greffons viables pour obtenir un résultat naturel.
C’est souvent le cas :
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Chez les hommes atteints de calvitie très avancée (stade VII sur l’échelle de Norwood)
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Chez les patients ayant subi plusieurs greffes antérieures
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Chez certaines femmes dont la perte de cheveux est diffuse sur l’ensemble du cuir chevelu
Exemple : un patient avec une calvitie totale et une densité donneuse de 20 follicules/cm² (au lieu des 60–80 habituels) ne pourra pas bénéficier d’une greffe satisfaisante.
2. Une alopécie d’origine non stabilisée
La greffe ne doit être envisagée que lorsque la chute est stabilisée.
En cas d’alopécie androgénétique évolutive ou d’alopécie aiguë (comme le télogène effluvium), les cheveux environnants risquent encore de tomber, laissant des zones clairsemées autour des greffons implantés.
Le médecin peut différer l’intervention de plusieurs mois et prescrire un traitement médical (Minoxidil, Finastéride, PRP…) avant d’envisager une greffe.
3. Une pathologie du cuir chevelu
Certaines maladies inflammatoires ou cicatricielles rendent la greffe contre-indiquée :
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Lichen plan pilaire
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Lupus érythémateux discoïde
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Folliculite décalvante
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Sclérodermie
Ces affections détruisent le follicule pileux et peuvent réactiver la perte de cheveux après la greffe.
Une évaluation dermatologique approfondie, avec biopsie si nécessaire, est alors indispensable.
4. Des attentes irréalistes ou un âge inadapté
Chez les patients très jeunes (avant 25 ans), la greffe est rarement conseillée, car la calvitie n’a pas encore atteint son stade final.
De même, lorsqu’un patient souhaite une densité “parfaite” malgré une zone donneuse limitée, le chirurgien doit parfois refuser l’intervention pour éviter un résultat artificiel ou décevant.
“Une bonne greffe n’est pas celle qui redonne beaucoup de cheveux, mais celle qui redonne confiance sans trahir la nature.”
5. Des contre-indications médicales générales
Certaines conditions de santé peuvent rendre l’intervention risquée :
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Troubles de la coagulation
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Diabète non équilibré
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Traitements anticoagulants
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Maladies auto-immunes non contrôlées
Un bilan préopératoire complet est toujours exigé pour garantir la sécurité du patient.
Quelles sont les alternatives à la greffe de cheveux ?
Lorsqu’une greffe est impossible, plusieurs solutions peuvent offrir une amélioration esthétique et psychologique significative.
Les traitements médicaux
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Minoxidil : stimule la croissance des follicules encore actifs.
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Finastéride (chez l’homme) : bloque l’action de la DHT, responsable de la miniaturisation capillaire.
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PRP (Plasma Riche en Plaquettes) : renforce les follicules et ralentit la chute.
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Mésothérapie capillaire : injections locales de vitamines et peptides favorisant la repousse.
Les solutions esthétiques non chirurgicales
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Dermopigmentation du cuir chevelu (tricopigmentation) : illusion d’une densité capillaire plus importante.
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Prothèse capillaire sur mesure : aspect naturel, adaptée à la morphologie et au style du patient.
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Volumateurs et poudres densifiantes : option temporaire et discrète pour camoufler les zones clairsemées.
La technique Choi : une option plus fine dans certains cas limites
Certaines cliniques expertes, comme la Maison Marignan à Paris, utilisent la technique Choi, qui permet d’implanter les greffons sans incision préalable grâce à un stylo implantateur.
Cette méthode, plus douce et précise, offre parfois une solution aux patients dont la densité donneuse est modérée, mais encore suffisante.
Le chirurgien doit néanmoins évaluer minutieusement chaque cas : aucune technique, même avancée, ne compense une absence de greffons.
Le saviez-vous ?
Selon l’International Society of Hair Restoration Surgery (ISHRS), environ 10 à 15 % des candidats à la greffe de cheveux sont finalement jugés inaptes après évaluation médicale.
La principale cause ? Une zone donneuse insuffisante ou une alopécie non stabilisée.
En résumé
| Cause principale d’impossibilité | Explication | Solution alternative |
|---|---|---|
| Zone donneuse pauvre | Trop peu de greffons viables | Prothèse capillaire, dermopigmentation |
| Alopécie active | Chute non stabilisée | Traitement médical avant greffe |
| Maladie du cuir chevelu | Follicules détruits ou inflammation | Traitement dermatologique |
| Contre-indication médicale | Risque chirurgical | Traitement non invasif |
| Attentes irréalistes | Densité ou âge inadapté | Accompagnement et solution esthétique |
À retenir
Une greffe capillaire réussie commence par un bon diagnostic.
Quand la greffe est impossible, il existe toujours des solutions pour améliorer l’apparence et préserver les cheveux existants.
Un avis dermatologique ou chirurgical spécialisé reste la clé pour orienter vers la meilleure option — qu’elle soit chirurgicale ou non.






